Watsu, Paris, eau chaude
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Watsu Paris France
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Plonger avec les haenyeo (« femmes de la mer » en coréen)

 

 

 

Dans le cadre du festival annuel Taste Korea !, le Centre culturel coréen de Paris propose ‒ du 22 mai au 6 septembre 2025 ‒ l’exposition "Île de Jeju, vivre avec la mer". Surnommée Samdado ("’île aux trois abondances": pierres, vents et femmes), cette grande île située au sud de la péninsule coréenne est réputée pour ses plongeuses en apnée.

 

 

Dans des eaux froides en hiver (13.6°C en moyenne au mois de janvier) et parfois dangereuses (courants, vagues, typhons…), les haenyeo plongent au rythme des saisons et des marées, de 1 à 5 heures par jour, entre 7 et 15 jours par mois. À chaque plongée, elles retiennent leur souffle pendant 30 à 60 secondes. Lorsqu'elle reviennent à la surface, elles produisent un son unique (sumbisori) parfois comparé au sifflement d’un dauphin.

 

Selon leur rang, leur âge, leurs capacités, elles descendent jusqu’à 3, 10 voire 20 mètres de profondeur pour récolter des coquillages (ormeaux, conques, etc.), des holothuries (concombres de mer), des algues (par exemple des algues rouges sources d’agar-agar), des oursins... Certaines pêchent des poissons ou des poulpes.

 

On trouve des traces historiques de leur pratique dès le XVIIe siècle. Les spécialistes continuent de débattre des raisons pour lesquelles la plongée en apnée est ensuite devenu le monopole des femmes.

Des haenyeo en voie de disparition

 

En 2011, la culture des haenyeo de l’île de Jeju est inscrite à l’Inventaire national du patrimoine culturel immatériel et, en 2016, sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité établie par l’UNESCO. Cette reconnaissance contribue à assurer aux haenyeo une notoriété mondiale et une célébration médiatique: photos, films documentaires, romans (par exemple L’Île des femmes de la mer de Lisa See, plutôt bien documenté mais très mélodramatique) et même séries télévisées (diffusée sur Netflix, La vie portera ses fruits obtient en 2025 quatre "Oscars sud-coréens", Baeksang Art Awards: meilleur drama, meilleur scénario, meilleur second rôle masculin et meilleur second rôle féminin pour Yeom Hye-ran qui interprète la mère haenyeo de l’héroïne). Elles deviennent une attraction touristique.

 

Mais cette consécration ralentit à peine le déclin d’une activité appelée à disparaître en raison du manque de jeunes recrues (malgré l’ouverture d’une Haenyeo school). De 25000 dans les années 1950, leur nombre est passé à 3200. En 2014, 98% ont plus de 50 ans et 70% plus de 70 ans, tandis qu’aucune n’a moins de 30 ans. Le souhait de Yim-hwa Char, 85 ans, ne sera sans doute pas exaucé : "I will be a haenyeo when I am reborn".

 

Immersion au milieu des haenyeo

 

L’exposition est structurée autour de plusieurs salles thématiques proposant une combinaison d’œuvres d’art contemporaines, de films documentaires, d’archives historiques, d’objets authentiques et d’installations immersives.

 

J’ai particulièrement été touché par les portraits du photographe de Séoul Kim Hyung-sun qui sont exposées dans une salle dédiée. Entre 2012 et 2014, il photographie environ 300 haenyeo juste après leur sortie de l’eau. Pour éliminer les distractions de l’environnement naturel, il utilise un fond blanc uni installé près du rivage. Cette approche minimaliste permet de concentrer l’attention sur les visages marqués par le sel et le vent, les cheveux mouillés, les combinaisons usées et les outils traditionnels. Photographiées de face, les plongeuses regardent l’objectif et le spectateur. Comme Kim Hyung-sun l’explique en 2016 dans un entretien au New Yorker, il a cherché à capturer la "dualité extrême" des haenyeo : leur "force ultime" face aux dangers de leur métier et leur "fragilité humaine" en tant que femmes confrontées à un mode de vie exigeant.

En revanche, j’ai trouvé très arbitraire et ennuyeuse l’installation Résonances de Jean-Julien Pous qui met en parallèle la vie des haenyeo avec celle d’un berger dans les Pyrénées, pour exalter des modes de vie traditionnels en harmonie avec la nature.

 

Équipement artisanal des haenyeo

 

Dans la plus grande salle, l’exposition présente des habits et des combinaisons de plongée, des tewak (bouées), des poids en plomb, des mangsari (filets), des outils pour couper, racler ou transperser, etc. Les équipements ne sont plus tout à fait traditionnels: les masques ont remplacé les lunettes dans les années 1950, les vêtements de coton (mulsojungi) ont cédé la place aux combinaisons en néoprène qui, à partir des années 1970, permettent de plonger plus longtemps et profondément. Les haenyeos continuent de fabriquer elles-mêmes leurs tewak en utilisant, non plus des calebasses naturelles, mais du polystyrène recouvert de tissu souvent orange pour une meilleure visibilité. En flottant à la surface de la mer, ils permettent aux plongeuses de se déplacer, de signaler leur présence, de marquer leur zone, de se reposer entre deux plongées, d’accrocher leur filet...

 

Mais certains équipements continuent d’étonner par leur aspect artisanal voire rustique. Comme les bouteilles d’oxygène, les fusils-harpons sont interdits de façon à éviter la surpêche et l’appauvrissement des fonds marins. Les poids en plomb sont accrochés à des chambres à air nouées autour de la taille. Et certaines plongeuses utilisent du… chewing-gum pour boucher leurs oreilles.

Leçons de vie

 

Dans une alcôve, on peut visionner des extraits d’une quinzaine de minutes du documentaire Breathing under Water. La "respiration sous l'eau" (mulsum) provoque chaque année la mort de plusieurs haenyeo. Originaire de Jeju, la réalisatrice Hee-young Ko a passé sept ans à filmer la vie des plongeuses de l'île d'Udo, à 3,5 km des côtes de Jeju, qui est considérée comme le berceau de cette pratique. Son film alterne cinématographie sous-marine et moments intimes du quotidien des haenyeo. Ce documentaire est aussi une méditation sur la vie, la mort, le désir et la résilience.

 

En plus des obsédés aquatiques comme moi, l’exposition intéressera les amateurs de rituels chamaniques (prières à la déesse de la mer et du vent, Yeongdeung, pour assurer la sécurité et l’abondance), de développement durable ("gardiennes de la mer" fidèles à des techniques de pêche respectueuses de l’environnement), de résilience féminine (structure matrifocale qui détonne dans une société confucéenne) ou de luttes politico-sociales (contre l’occupant japonais puis le pouvoir central). Comme le souligne l’ambassadeur de Corée du Sud en France, Moon Seoung-hyun, les haenyeo incarnent "la sagesse des générations et la force féminine".

 

Philippe Quillien

Informations pratiques

• Lieu : Centre culturel coréen, 20 rue La Boétie, 75008 Paris (métro Miromesnil, ligne 9 ou 13).

• Dates : du 22 mai au 6 septembre 2025.

• Horaires : 10h-18h de lundi à vendredi et 14h-18h le samedi (fermé le 15 août).

• Tarif : entrée libre et gratuite.

Prochains cours de Watsu 1

du 18 au 23 octobre 2025 dans le sud de la Sarthe (2-3h de Paris, 1h d'Angers, du Mans ou de Tours)

Plaquette Watsu1 (Watsu Basic et Flot de transition) - 18-23 octobre 2025
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 Prochain cours de Watsu 2 du 25 au 30 octobre 2025 dans le sud de la Sarthe (2-3h de Paris, 1h d'Angers, du Mans ou de Tours)

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